Pourquoi le système d'éducation supérieur français ne me plait pas

La raison principale est que la question de l'intérêt des élèves pour ce qu'ils apprennent est complètement ignorée ! Ce problème se pose dans d'autres systèmes d'éducation supérieurs mais est particulièrement présent en France. La question de l'intérêt est fondamentale car une fois que l'intérêt des étudiants est développé, il devient simple d'apprendre ! Ce qui était appris comme compétence sans utilité devient un outil au service des buts fixés par leur intérêt ! C'est en tout cas ma vision et mon expérience personnelle.

À mon avis, l'intérêt des élèves a le plus de chance de se développer si on leur donne une liberté de choix de cours maximale le plus tôt possible (dans la limite du raisonnable).

Dès le choix de la classe de première (~16 ans), le nombre de choix disponibles en France en section générale est ridiculement bas par rapport à, prenons l'Angleterre. Il existe trois choix en France : filière scientifique (S), économique et sociale (ES), et littéraire (L). En Angleterre, on peut choisir 3 (ou 4 éventuellement) matières avancées (advanced levels) parmi de nombreux sujets. Par exemple, à Altrincham Grammar School dans la banlieue de Manchester, on a le choix parmi 19 sujets. Ça fait $ \binom{19}{3} = 969 $ ! combinaisons possibles, soit $ \frac{969}{3} = 323$ fois plus de liberté dans le choix des étudiants !!!

Ça ne s'arrange presque pas pour le choix de la filière post baccalauréat (~18 ans) ! Si on veut choisir des études "prestigieuses" le choix est simple : 1ère année de médecine-pharmacie (PCEM1), de classes préparatoires scientifiques MPSI, PCSI, PTSI ou BCPST,  de classes préparatoires économiques ECS ou ECE, de classes préparatoires littéraires A/L ou B/L, ou d'école d'architecture pour les plus hippies. Ça fait 10 choix pour son futur parmi lesquels choisir à 18 ans, en gardant à l'esprit que la différence entre deux choix est parfois très réduite : la différence entre MPSI et PCSI, ou ECS et ECE est très réduite, car en classes préparatoires les étudiants doivent être généralistes.

A contrario, si on prend l'exemple d'Oxford en Angleterre, 48 choix de degree sont proposés.
Mais plus que le nombre de choix, ce qui est important est de donner de la liberté aux étudiants d'expérimenter, en leur permettant de choisir leurs cours librement. C'est ce qui est permis dans de nombreuses universités américaines et en particulier pendant les deux premières années d'université à Stanford en Californie, et c'est à mes yeux de loin le meilleur modèle ! Les étudiants choisissent librement leurs cours et choisissent quand ils le veulent durant leurs deux premières années d'université leur majeure, ou spécialisation, pour laquelle ils devront par la suite suivre un certain nombre de cours (la plupart du temps, beaucoup de choix est encore laissé même après avoir choisi sa majeure).




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